Invitation à écrire : le plaisir des mots
Dimanche 26 juin 2022,
Une invitation à écrire a été lancée par notre toute nouvelle adhérente, Suzanne, animatrice d'ateliers d'écriture notamment à Châteaumeillant et à Culan :
" Le plaisir des mots"
Quelques participants de Tournesel ont relevé le défi, avec plaisir et intérêt.
Nous avons composé un premier texte à partir de mots lancés à la volée :
"couler, jardin, horizon, silence, hasard, entr'ouvert, ressuscité, tremblement, été, douter, joie, guerre"
Exemples de composition :
TREMBLEMENTS
A la fin de cette guerre,
le silence revenu,
nous avons marché
au hasard,
en doutant, tremblants, de cette joie
retrouvée.
Un jardin entr'ouvert,
un horizon ressuscité,
un été survenu,
une vie pourtant si désenchantée.
ou
Comme un silence gagne le jardin, il m'arrive comme un tremblement, le désir de prendre la route, c'est l'été.
Droite ou gauche, le chemin me jette au hasard.
Juste le fait de marcher, d'avancer, même sans regarder sur les bas-côtés.
Comme : " par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers picotés par les blés, fouler l'herbe menue."
Aucun doute de m'assaille...d'ailleurs pourquoi douter...
Une joie simple paisible, tranquille m'envahit.
Est-ce un nouveau départ ? au loin l'horizon m'appelle. C'est tout.
Je ne contrôle rien et ne le souhaite pas.
Ca ne peut ou c'est difficile de le raconter quand on a pas la plume d'un Verlaine ou d'un Rimbaud, voir une âme de poète.
Puis des ressentis complétement différents à partir de cette sculpture :
Par le pouvoir que les mots me confèrent, je veux témoigner des souffrances dont je suis pétri. Issu du magma, vous me trouvez aujourd'hui, exposé, nu, sans plus rien des attributs que ma nature a lentement, au fil des siècles, fait fructifier.
A l'origine j'étais ronde comme un jeu de l'enfance - et je tournais joyeuse dans la galaxie.
Il a suffit d'une pirouette, d'une grimace pour que l'homme me perde.
J'étais la terre et vous pleurez votre mère.
ou
Je te regarde et de nombreuses interrogations m'assaillent. Qui es tu ? Comment es tu arrivé là ? As-tu traversé la mer, au péril de ta vie, aux mains de frauduleux passeurs qui t'ont pris tant d'argent, de l'argent que t'a donné ta famille et tes amis, remplis d'espoir pour un avenir meilleur pour toi et les tiens ?
Tu n'as pas l'air tout jeune. Qui as-tu laissé là-bas, si loin ? une femme, des enfants, des parents ?
Et tu es si maigre...
Vas-tu d'adapter dans notre pays, qui me paraît subitement si superficiel ? dans notre société de consommation, si pleine de racistes et d'obèses ??
ou
Crois tu que tu me feras peur ?
Tu es mon modèle et je ferai de toi ce que je veux !
Tu n'es pas l'Homme, toi posé sur ton socle et regardant l'Homme !
Je ne veux pas devenir ce que tu es : un être aux membres gracile incapables de te porter.
En ton crâne hypertrophié, hors de toute humanité, fourmille déjà les algorithmes qui ont mangé ton âme.
Tes doigts sont très longs pour les gestes simples de l'amour, tes mains trop grandes... amantes probables du clavier, je ne les sculpterai pas.
Je te regarde avec dédain
avec mépris
Je pose mes outils
Je ne sculpterai pas
l'Homme de demain.
ou
Je t'ai rencontré dans ce jardin, il y a un an et je ne me souviens pas de toi.
Devant cette photo, ce jour, je te vois si solitaire, et j'aimerais que tu te lèves et que nous puissions dialoguer tous les deux.
Toute ton attitude me fait réfléchir sur ta nudité.
Peut-être es tu comme ton sculpteur et il t'a imposé cette position qui te donne un aspect de tristesse intérieure et qui t'autorise à méditer ?
ou
UNE SCULPTURE
Qu'attends-tu ?
Homme de patience
D'où viens-tu ?
Homme de conscience
Connais-tu le renoncement ou la sagesse ?
Si près du but ou ou bord du gouffre ?
Tu sembles vieux, désarmé et fragile.
Tu n'as pas de voix et ton regard est clos.
Tu parais résigné, têtu, sans nom.
Et je passe devant toi,
Et je m'arrête là.
J'ai oublié ce que je sais,
Ce que je fais,
Ce que je dois.
Regarde-moi !
S'il te plait, Réponds-moi !
ou
Ce personnage statique, silencieux, me parle. Sa position est un refus, pas une bouderie, une réflexion. Sans doute, désire t-il autre chose, une autre vision, un autre horizon.
Il recherche en fait une autre voie. Il ne tourne pas le dos mais veux prendre un autre chemin.
C'est intense. Il n'est pas juste assis là, à regarder les fourmis. Ca bouillonne en lui, c'est présent, intense.
Trop de tristesse en lui, lui qui rêve, espère une paix, la paix. Refus du discours des gourous, des maîtres à penser, des leaders. Seul, il veut construire sa vie.
Mais, hélas, la solitude l'attend.
Et enfin, à partir de cette introduction ouverte :
"PLUS FORT QUE LE VENT L'ASPHALTE"
quelques impros :
Plus fort que le vent, l'asphalte ? Ces marcheurs le savent, leurs pas comptent sur la route à la fois dure et docile. Et c'est le vent qui leur donne le temps.
Puis vint le soir tombant l'asphalte s'évanouit sous le soleil couchant. Il est vaincu, les randonneurs soupirent, se plaignant parfois des efforts consentis. Ils ont au fond d'eux même comme pour les bercer ou les tourmenter sous la pleine lune, la respiration des feuillages ou la hantise d'un souffle puissant à contresens en pleine montée, puis l'apaisement retrouvé face à une ligne de tournesols sous l'azur.
ou
Plus fort que le vent, l'asphalte !
Sous le souffle de l'air, le sable s'accumulait par petits serpents de poudre rousse qui se coulaient en direction de l'horizon.
Et tout autour, rien ! Rien que du sable et du vent.
Avec, comme une blessure, comme un coup d'épée dans une chair blanche et tendre, cette route noire qui ouvrait le désert et qui un jour, avait porté les hommes d'ici, dieu sait où, et dont aucun n'était jamais revenu.
ou
Plus fort que le vent, l'asphalte ?
Et non, le vent c'est la vie donc une force essentielle. Mais l'un ne va pas sans l'autre. Quoi que ...
Le vent tourne, virevolte, remue, fait bouger la matière.
L'asphalte sans le vent, c'est peu de chose.
Comme le vent, je tourne en rond. Question difficile, peut-être sans solution.
Mais en dernier ressort, je choisis le vent et le vent seul, parce que porteur d'espoir.
ou
SO LONG COWBOY
Plus fort que le vent, l'asphalte ?
La ville terrible qui m'enserre
ou les sables roulants du désert ?
Sonoran ou New York ?
Salt Lake City ou Philadelphie ?
Cowboy perdu
au milieu du macadam,
je me jetterai du haut d'un building
et je rejoindrai en volant les plaines de l'Arkansas.
A renouveler !!!!