TOURNESEL 18 - Système d'Echange local

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Lecture à haute voix

Lecture à haute voix du 13 novembre

 

Monique et Christophe nous ont reçu chaleureusement, comme à leur habitude. Et c'est autour du poêle à bois que nous avons lu quelques extraits de nos lectures choisies.

 

Mireille a présenté le livre de Jean Christophe Rufin,

les Montagnes Humaines.

 

Un livre d'entretiens avec Philippe Lardreau :IMG_3100.JPG

"L’amitié est renforcée par la pratique de la haute montagne, qui crée des liens immédiats, développe une vision commune du monde. Il s’instaure entre les grimpeurs ce que j’appelle une intimité du vertical." .
Depuis sa découverte des sommets, en Suisse pendant son enfance, Jean- Christophe Rufin (originaire des plaines du Berry) nourrit une fascination profonde pour la montagne. Amoureux notamment des Dolomites, du massif du Mont-Blanc ou des Aravis, il a toujours associé sa pratique de l’alpinisme aux notions de plaisir et de partage.
Attaché à une montagne humaine, il entrevoit la haute altitude comme une terre de dépouillement révélant la vérité des êtres.
Cette simplicité, cette économie de moyen rejoignent sa pratique de l’écriture, qui entretient de nombreuses correspondances avec celle de l’alpinisme : sur la paroi comme dans un livre, on progresse de prise en prise, pour mener le lecteur, comme un compagnon de cordée, le plus loin et le plus haut possible…

 

~

 

Florence a lu le début de la Révolte à deux sous de Bernard Clavel, nous présentant le personnage de Pataro,

"dresseur d'animaux, contrefait, les membres brisés et recollés à l'envers, cerné de chats, d'oiseaux et de rats, il court la ville de la Colline qui prie à la Colline qui travaille, du quartier où vivent ceux qui se nourrissent et s'enrichissent de la sueur des autres, à celui, puant de misère, de crasse et de malheur, où les hommes et les bêtes vivent dans une même fange. Entremetteur sublime et rusé, il tient tout les fils d'une histoire formidablement romantique qui charrie, au milieu des cris et des tumultes, des personnages spectaculaires, des foules déchaînées sous un décor impressionnant."

 

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Christine a lu une carte blanche, petit texte écrit par Lola Lafon pour une émission de France Inter :

 

Eg0BOIZXkAA24ZI.jpgUn extrait :

 

"La vieillesse de mon chien m’a raconté le futur, le mien, le nôtre.
Sa vieillesse m’a renvoyé notre incapacité à supporter le ralentissement. Voyez notre agacement, quand, aux caisses des magasins, des doigts déformés par l’arthrite peinent à ouvrir un porte-monnaie. Voyez notre exaspération quand nous sommes « coincés » derrière un véhicule, une personne qui « n’avance pas ». Voyez ce qu’on fuit : cette prescience que vieillir n’est pas, en vérité, un problème esthétique dont on se débarrassera chez un chirurgien esthétique ou chez Sephora.
Un jour, oui, tout ralentira : nos démarches, nos gestes, et nous ne serons plus ces êtres efficaces, productifs, nous ne serons plus « dans la course ». Mais vers quoi, finalement. La lenteur à venir est un état de nos vies, un ultime paysage.

Mon chien à qui je n’ai jamais réussi à apprendre quoi que ce soit m’a appris, lui, que ne plus être admiré.e n’était pas une mort sociale, mais peut-être bien une liberté retrouvée. Il m’a appris que ceux qui se détournent des êtres vieillissants comme s’ils avaient peur d’être contaminés, sont ce que j’appelle des presque morts, morts de peur.

Il m’a appris que ne plus suivre le mouvement des autres était semblable à une respiration, une renaissance, la dernière.
J’espère que je serai à la hauteur de cette leçon, mon chien."

 

 

Jean Marie nous a offert tout un long poème d'Emmanuel Godo :

Jaccottet dans le RER B

 

En exergue : "j'avais fait un trop grand butin de beauté  pour ne pas m'en servir à combler les lacunes de la vie humaine" Hordelin, Hypérion"

 

Le début :

 

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Monique nous a présenté le livre de Julia Minkowski : Par-delà l'attente

 

"Le Mans, 29 septembre 1933. Maître Germaine Brière prononce les derniers mots de sa plaidoirie. Sur le banc des accusés, les sœurs Papin, les deux bonnes qui ont tué leurs patronnes. Il est minuit passé, les jurés rejoignent la salle des délibérations.
Dans le palais désert, Germaine attend le verdict. Elle se remémore les combats de sa vie. Bientôt, elle sera l’avocate qui a sauvé les domestiques assassines ou celle qui a échoué face à une justice d’hommes et de notables. Le triomphe ou la honte. Ne reste qu’à espérer…
Au cœur d’un fait divers qui ne cesse de fasciner, Julia Minkowski brosse le portrait d’une femme libre et révoltée.
En nous plongeant dans la psyché de sa consœur, figure oubliée de l’histoire, maître Julia Minkowski déploie avec maestria sa plume de romancière dans un premier texte puissant et vibrant."

 

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Frédéric a lu le poème humoristique  de Charles Cros : Le Hareng Saur composé en 1872, il aurait pour origine une histoire que le poète racontait à son fils pour l'endormir.

Le début :

 

Il était un grand mur blanc - nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle - haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur - sec, sec, sec.

Il vient, tenant dans ses mains - sales, sales, sales,
Un marteau lourd, un grand clou - pointu, pointu, pointu,
Un peloton de ficelle - gros, gros, gros.

Alors il monte à l'échelle - haute, haute, haute,
Et plante le clou pointu - toc, toc, toc,
Tout en haut du grand mur blanc - nu, nu, nu.

 

....

 

Enfin pour évoquer son enfance à Paris, en 1958, Frédéric a lu un petit texte-souvenir :

Paris, pas si loin dans le temps et pourtant...

 

1398520146.jpg  Un petit zoom arrière

 

 

En bref, un après-midi enrichissant et agréable, découverte d'auteurs et de textes variés qui ne nous ont pas laissé indifférents. Merci à tous.



14/11/2022
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